Nous sommes jeudi, j’ai passé une nuit blanche, et là avec une certaine excitation je me dis que je vais bientôt rencontrer mes filles. Vive la césarienne ! Pas mal de femmes m’en ont parlé comme une chose géniale, bien mieux que l’accouchement par voie basse.
Alors allons-y !
L’heure a sonné !
Je suis sympa, je comprends toutes les histoires de mes copines grâce à mon super flaire, mais quand il s’agit de moi, il n’existe pas plus perchée !! J’ai failli mourir, une de mes filles se bat comme personne. Mon fils me manque terriblement. Alors cette césarienne je la perçois comme une délivrance. En plus, on me fait part de l’aspect ultra sympa de la césarienne, donc journée ultra positive (Oui, j’adore les superlatifs quand je suis stressée). Jeff le magnifique, aussi agréable qu’une porte de prison et froid comme l’iceberg du Titanic, arriva et posa tout un tas de questions pour comprendre ce qu’il se passait concrètement pour moi et nos filles.
Je n’étais pas stressée, du moins pas en apparence, je souriais bêtement et disait “oui” à tout ! Et lui, il est en train de tout gâcher. Contrairement à la SNCF, les infirmières viennent me chercher à 13h30 soit 30 minutes avant. J’étais là en train d’attendre (im)patiemment l’heure de l’intervention quand je finis par comprendre que mon état de santé ne me permettait pas d’être césarisée à l’heure actuelle. Puis vers 16h, le bal commença enfin !
Qui a osé parler de césarienne de confort ?!
C’est avec les narines gonflées au max, un sourire pincé, et des yeux froncés que je vous écris ces quelques lignes. La césarienne c’est HORRIBLE. L’anesthésie te permet de tout sentir, alors certes tu n’a pas mal (enfin au début), mais tu sens qu’un gars est en train de t’ouvrir le ventre et te sortir les organes se trouvant sur sa route.
Mes filles sortent à 2 min d’intervalles, je les entends pleurer. OUF !
Je ne vous cache pas que lorsque j’ai vu ces toutes mais vraiment toutes petites choses, je n’étais pas sereine concernant leur espérance de vie, mais ça je vous en parlerais plus tard.
Je ne sais pas si c’est mon déplorable état de santé qui a engendré cela, mais d’un coup mon pied droit s’est mis à bouger, et là je sentis une douleur m’envahir. Comme si quelqu’un était en train de massacrer mes organes. Je me suis mise à pleurer et à gigoter dans tous les sens, c’était long, très long et j’avais mal. Ils étaient en train de sentir les sutures sur mon utérus qui devait être encore dehors. Et j’ai fini par sentir mes organes re-rentrer dans mon corps.
Mais pourquoi ? Où est la légendaire césarienne de confort ? Mon état de santé n’a pas permis une anesthésie ultra efficace et par-dessus tout, j’étais en train de faire une hémorragie sur la table.
Jeff était parti s’occuper de nos filles, mais ils l’ont fait revenir pour me calmer. Ils lui ont demandé de ne rien regarder et de garder les yeux fermés pour ne pas me voir les entrailles à l’air libre. Mais en me regardant, il a vu que j’avais aussi bonne mine que Casper. C’est fou, comme en peu de temps, j’ai vu autant de personnes me regarder avec ces yeux qui disent “je suis désolé…”.
Mais ça y est, le calvaire se termine. Je peux aller en salle de repos.
L’ après césarienne
C’était le ventre vide et le cœur léger que je me suis retrouvée dans cette salle où les mamans attendent avant de remonter en chambre. Mais contrairement aux autres familles présentent autour de moi, il n’y a pas de bébé, ni même de papa.
Je vis le personnel se précipiter sur moi avec des prises de sang et encore des branchements partout. A force, je ne sais pas s’il me reste encore de la place. Je vois également les poches de sang arriver pour la transfusion. Et là, on m’explique que je vais connaître 2h difficile. Sur le coup, je ne comprends pas trop, je ne vois pas ce que je peux avoir de pire.
Je demande un verre d’eau car il est 18h et que je suis à jeun depuis de 7h, mais on me le refuse car il est possible que je doive subir une autre intervention. Et là, les mots de l’infirmière qui me parlait des deux heures difficiles pris tout son sens. Je convulse. Pendant presque deux heures du bout de mes pieds jusqu’à ma tête je tremblais. J’avais une sensation de froid comme si j’attendais le grizzlis en plein Tibet.
Mais Jeff est revenu, il ne me parle pas de mes filles, mais il est là et il me regarde…
Lors d’une césarienne lambda, une maman remonte en chambre au bout de 2h. Je suis remontée en chambre au bout de 8h.
Et non ma pauvre Zouzou, tu n’es pas encore tirée d’affaires.