Vous suivez mes aventures depuis quelques mois et j’ai l’honneur, le plaisir et le privilège de vous annoncer que mes filles sont nées. Mais à quel prix ? Pré-éclampsie, césarienne, hémorragie sur la table. Quand la vie en rose devient les rivières pourpres.
Grossesse et vie en rose, j’ai pas vu venir le danger de la pré-éclampsie et de la césarienne
J’ai eu la chance de vivre une grossesse gémellaire quasi idyllique. Prise de poids faible, bilans sanguins parfaits, jambes fines. Je suis le genre de femmes qui aime être enceinte.
J’aime arborer mon petit bidou tout rond. Porter la vie, c’est beau !
Puis, on va pas se mentir, cette grossesse c’était la der des der…
Je réalise mon écho du 3e trimestre avec fierté d’en être arrivé là et en si bonne santé physique. Mes filles vont bien, je vais bien. On se donne rendez-vous dans 3-4 semaines pour vivre la rencontre.
Puis un matin, alors que je dormais paisiblement, tout s’est mis à partir en vrille.
Grossesse et rivières pourpres
Dimanche soir : Théo doit rendre demain matin “Chaton”, la mascotte de la classe. Il est 23h et je viens de finir le cahier où je conte les aventures de Chaton. La maîtresse m’a demandé si je me “sentais” de le laver. Je suis sympa, mais pas à ce point.
Je prépare les habits de loulou car demain c’est le jour de la photo de classe. Bref, le cours de ma petite vie suit son cours.
Lundi matin, il doit être 6h15. Il me vient une envie de faire pipi. Vous savez, cette envie qui survient 500x/jour. Et là…. je vois du sang.
Je saigne, 32SA et je saigne.
Je réveille Jeff, un peu choquée et étonnamment calme à la fois. Nous sommes en route pour les urgences, suspicion de rupture des poches des eaux.
Je vous épargne la quantité de choses que j’ai subi avant d’avoir la conclusion de ce saignement.
Le personnel est au petit soin et doux avec moi, mais je comprends que quoi qu’il arrive, cette grossesse va prendre une autre tournure.
Est-ce que j’ai rompu la poche des eaux ?
Ou c’est la pré-éclampsie ? une césarienne ?
Les sages femmes m’expliquent qu’au vu de ma grossesse gémellaire, peu importe l’issue des résultats, je vais être hospitalisée et ce jusqu’à la fin ! Je vous laisse imaginer ma tête. Pas de valise, zéro affaire, pas mon fils et mon homme durant “x” semaines.
ON A-DO-RE !
Il est évident que la réaction première de votre mère en apprenant cela est de vous dire que c’est votre faute et qu’à force de se lever et de faire sa vie, ben on en paie les conséquences. Le genre de coup de fil dont vous vous seriez bien passé.
C’est vrai que je ne me sentais pas assez mal initialement.
Étant gentiment en train de pleurer dans ma chambre d’hôpital, le médecin avait décidé de s’intéresser de plus près à mon cas.
Je vous la fait courte, les résultats ne montrent pas de rupture des eaux, mais au vu de mes précédents bilans sanguins, il se trouve que quelque chose cloche.
La pré-éclampsie quésaco ?
Élémentaire mon cher Watson, je n’ai rien rompu du tout ! Je suis juste en train de faire une pré-éclampsie sévère et je suis donc placée en chambre, côté grossesse à risques.
Le placenta d’une des filles ne fonctionne plus comme il le devrait, et c’est mon corps qui en paie le prix. Hypertension artérielle, reins qui dysfonctionnent, protéines dans les urines, bilan sanguin qui se dégrade.
Cette maladie typique de la grossesse, n’a pas encore révélé tous ses secrets mais le facteur héréditaire et les jumelles multiplient les chances de contracter cette maladie.
Me voilà avec une armada de sages-femmes, internes, cardiologues et anesthésistes juste pour moi.
Le but : contrôler ma tension artérielle et choisir le meilleur moment pour que j’accouche sans risquer la vie de mes filles ou la mienne.
To be continued …
